Grace Nehmad

sábado, 29 de diciembre de 2012

Volez mes enfants!

Aujourd'hui ce qui m'arrive est tout à fait bizarre. Je me sens vraiment étrange. Peut-être à cause des poèmes similaires aux haïkus que je travaille? Je réfléchis sur les temps de la poésie. Je n'arrive pas à comprendre car je ne reviens jamais sur mes tableaux de peinture et pour la poésie tout est différent. Comment y parvenir à faire les rencontres nécessaires entre peinture et poésie. Ce sujet m'inquiète car les expositions ont leurs temps et je ne peux pas les changer. Pour la poésie, ça devrait être différent, alors comment m'y prendre? Je pense que je veux courir de trop, je n'arrive pas à m'apaiser et à la fois, je suis fatiguée de tenir mes luttes. Je pense que tout se mélange en moi et je dois repenser, séparer les choses. Je crois que séparer les choses me fait du mal, aussi, faire la synthèse de mes poèmes. Je ne veux pas et au même temps je dois me tenir de moi-même très fort et tout lâcher. Je dois me donner à mon livre comme livre et à mes expositions comme expositions. Peinture et poésie doivent marcher leurs propres temps et histoires en moi. Je ne dois plus décider les temps de la poésie par ceux de la peinture, ce n'est pas possible. Un tableau est fini dans son temps, de même pour chaque poème. Maintenant, je suis tranquille car je ne vais plus dire que j'aurai un livre pour une exposition s'il n'est pas encore lá. Je pense qu'avec cette trouvaille, je pourrai mieux travailler et si j'ai une exposition en porte, je la travaille sur le livre antérieur ou sans livre. C'est dur pour moi d'accepter ceci car je crois que dans les derniers temps, mes livres ont été présents aux expositions et sans livre maintenant je sentirai qu'une force me manque. Je suis triste de penser à cela. Mes livres sont de très beaux cadeaux pour mes expositions. Mais peut-être que je dois mûrir et voir ce qui se passe. Qu'est-ce que c'est de s'accompagner en liberté pour peinture et poésie? Si j'imagine qu'elles sont aimants, elles doivent avoir chacune ses temps et ses espaces. L'une ne peux pas vivre collée du travail de l'autre. Je dois les laisser se développer en liberté, même si cela m'est difficile, c'est pour le mieux. Mon professeur de peinture me disait:  'c'est très beau d'écrire, mais la peinture est ton métier'. Il avait lu mon premier roman. Il ne savait pas de ma poésie, elle n'existait pas encore. Qu'est-ce qu'il dirait maintenant? Je ne savais pas que la poésie allait me choisir avec tel force. Et pourtant je ne suis pas la seule, William Blake était les deux, peintre et poète. Je ne vais plus vouloir quoi que ce soit d'elles. Simplement je vais les travailler et écouter ce qu'elles veulent de moi. J'aime les travailler et les partager. Qu'est-ce que je cherche quand je les partage? Donner mon travail aux autres. Je pense qu'aussi sentir l'énergie de peinture et poésie dans les différentes salles. Je sens leur force, je la transmet. Je juge le travail et cela m'aide pour continuer. En ces moments je ne sens plus qu'elles m'appartiennent, elles deviennent des spéctateurs, des lécteurs. Et quand je ne serai plus sur terre? Je pense qu'aussi je dois apprendre á me détacher de leur chaleur. C'est comme avoir un bébé dans le ventre, on ne veut vraiment jamais allumer et perdre sa chaleur. Je suis vraiment attachée à peinture et poésie, je pense même que je fais des tas d'artifices pour ne pas vendre mes tableaux. Dualité qui m'habite. D'un côté même m'effacer pour partager mon travail, de l'autre, ne rien lâcher, laisser mon œuvre collée à moi pour ne jamais perdre sa chaleur dans mon ventre. Ce n'est plus possible, je dois mûrir et tout lâcher. 'Volez mes enfants', je dois vous travailler plus en silence et puis, vous laisser aller. Peinture et poésie doivent être indépendantes l'une de l'autre et de moi.

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