Je mange mon passé et mes couleurs

Les gâteaux de ma grand-mère en moi, je peux toucher les étoiles en ce moment avec le ventre et l'âme couverts de satisfactions. Ma grand-mère n'est plus avec nous, mais on a décidé de manger en famille pour nous souvenir d'elle. On a oublié les disputes horribles et on était heureux ensemble. J'ai toujours cru que malgré les disputes, c'est mieux d'essayer de trouver des solutions pour demeurer ensemble. C'est vrai que parfois c'est peut-être impossible. J'était trop contente de voir mes oncles entrain de fumer après le repas dans le jardin, comme quand j'étais petite. On partageait les blagues de la famille et le moment a été merveilleux. Une extase indescriptible m'habitait. Mais après, comme toujours, j'ai dû mentir pour pouvoir revenir chez moi et faire mon travail. Personne ne peut comprendre pourquoi je dois travailler peinture et poésie tous les jours de ma vie. Donc j'invente que je vais voir mes amies ou quoi que ce soit. Je déteste avoir à me cacher comme si j'allais faire quelque chose de mal. Mais si je ne mens pas, on ne me laisse pas partir. J'arrive à un équilibre, je vie en famille et en même temps, je fais mon travail sur terre. Je suis tranquille et je fais la paix avec mes parents, surtout avec ma mère qui a été trop violente avec moi d'une façon cachée ou inconsciente et elle continue avec ses violences mais je fais un fort travail intérieur pour ne plus me laisser trainer dans un malheur insupportable et même dans mes maladies. Je trouve un espace pour toutes les personnes que j'aime et je fais mon travail sur terre, c'est merveilleux. Je me suis tellement battue pour pouvoir faire ma mission sur terre et être acceptée! Je crois que je mûris et l'âge me donne le privilège d'être en paix malgré tout. Je me rends compte que la vie est trop difficile pour tout le monde et bon, on ne peut que lui faire face du mieux que l'on peut à chaque instant, c'est ce que je fais.