Je dois travailler et le sommeil me domine. La nuit je n'arrivais pas à m'endormir. Donc, aujourd'hui je n'arrive pas à me tenir éveillée. C'est dommage car je deviens un peu plus triste ainsi. Hier j'étais heureuse d'être allé à un nouveau café pour lire et aujourd'hui, toujours mon ventre me rend triste car l'insomnie d'hier a été à cause de lui et je ne peux pas travailler en paix si mes yeux se ferment à chaque instant. En plus, une amie qui veut se marier m'appelle et elle est sans couple depuis vingt ans. C'est absolument triste. Elle se plaint de son existence misérable et je ne sais plus quoi lui dire pour la calmer. Alors, je suis un peu déçue de la vie. Je croyais qu'elle serait différente, plus stable et moins violente. Je m'adapte à toutes ses crises, mais ce n'est pas évident. Heureusement, j' ai fait toutes mes activités et je me pousse pour finir ma journée comme je le souhaite. Je veux lire. J'ai deux ou trois livres qui m'attendent. J'espère que j'arriverai à vaincre mon sommeil et à lire mes beaux livres en paix. J'aimerais être auprès de ceux que j'aime, mais souvent la vie me sépare d'eux. Si du moins j'habitait dans le même quartier, mais ce n'est pas le cas pour certains de mes amis les plus chers donc, isolée, je souffre. Et je suis près de plusieurs êtres aimés. Hélas!, ils sont trop différents pour moi. Je les aime, mais c'est triste d'être toujours aussi différente d'eux. Par exemple, hier ma nièce vend des pantalons à toute la famille et elle est absolument heureuse. Elle s'est rendue compte qu'elle est une très bonne vendeuse, donc sa vie s'éclaire. Toute la famille était dans l'extase avec ses pantalons. S'ils étaient dans un extase à cause de la vente de beaux livres, je me sentirais plus près d'eux. Je ne comprends pas du tout ce que je fais dans ma famille? Et pourtant, avant de mon divorce, je ne me sentais pas aussi différente que ça. Mon ex mari et moi, nous allions à la campagne tous les week-ends et ainsi, la distance m'aidait gérer mes différences. Je marchais pendant des heures dans la forêt et j'oubliais toutes mes différences. Maintenant, il n'y a que la vente des pantalons et les sujets de famille qui m'éloignent de mon vrai être. La vie devient de plus en plus difficile pour moi et je devrais vivre entourée des gens comme moi, ce n'est pas du tout le cas. Donc, je m'adapte à tout le monde et j'avance mon existence comme je le peux. Bon, c'est vrai qu'à la fin, tout le monde est bien et le plus important pour moi c'est de faire mon travail de peinture et poésie. En ce moment je lis Artaud et il me fait rêver car j'aime ses recherches et son voyage au Mexique. Il voulait trouver des meilleures solutions sociales et pour le théâtre, aller contre le marxisme. Il voulait revenir aux bases des sociétés préhispaniques qu'il croyait plus développées que les européennes. Il cherchait un retour aux sociétés primitives. J'aime son voyage et ses idées. Je pense que mon voyage pour exposer et présenter mon livre de poésie à Paris a été fait dans ce sens. Comme Gauguin qui a voyagé à Tahiti et on trouve toujours cette idée aux artistes de vouloir aller plus loin dans leurs recherches. En plus, moi aussi j'ai cherché dans le monde préhispanique des solutions et je travaille avec leur art qui me paraît plus évolué dans ses formes. En même temps, j'ai cherché dans le monde de la marihuana des solutions, je pensais que c'était comme le peyote pour les sociétés préhispaniques, ce n'est pas du tout le cas. Je préfère mon yoga et mes méditations. Ce qui est bizarre c'est q´ avec la technologie, le contacte directe avec les autres n'est plus nécessaire et on se demande à la fin où restent toutes les recherches faites? Mais bon, Van Gogh n'a rien su de l'importance de ses recherches et l'art et la poésie sont ainsi, un travail sans temps pour l'humanité. Donc, je continue mes recherches avec foi et j'essaye du mieux que je peux de survivre mes différences et ma sensibilité exagérée qui me font tomber malade quand je perds mes équilibres, surtout émotionnels.
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