Grace Nehmad

martes, 2 de julio de 2013

Ma méthode

Aujourd'hui je suis allée avec mon fils à l'école pour ramasser ses notes de la fin de l'année et je suis très heureuse car il devient une autre personne. Il grandit peu à peu et il commence à être très conscient de ses besoins et du travail qu'il doit faire pour devenir indépendant. Je suis contente pour lui. En même temps, je suis contente pour moi car j'arrive peu à peu à devenir plus indépendante de lui. Donc je peux étudier plus, surtout, lire et peindre et écrire avec plus de force. Je suis tout à fait seule maintenant car mon guide de poésie n'a plus le temps pour travailler avec moi. Je comprends, tout le monde donne une priorité au côté économique et aussi aux masses. Pour un petit recueil de poésie, là vraiment on s'en fiche. Mais il arrive que même si ma dignité est en jeu et je dois lutter tous les jours de la vie pour peinture et poésie, je me donne le temps et je décide de me battre pour travailler et donner mon temps à ce que je fait. J'ai besoin de l'argent comme tout le monde et je dois voir pour mon fils, mais je donne des classes et je fais comme je peux pour travailler en peinture et poésie.  Je fais mes activités quotidiennes et comme une partie de ma bonne santé, j'essaye de donner un espace constant à mes relations. Mon travail m'isole beaucoup et je dois faire attention à mes équilibres. J'avance et c'est vrai que j'aimerais avoir plus d'appuis, mais la vie me dit ce que je dois faire et si mon chemin est solitaire pour peinture et poésie, je l'accepte ainsi. Les humains ne veulent pas parler de sentiments, ils veulent être des automates, des froids numéros, je n'arrive pas à vivre ainsi, je suis chaleureuse. Ce que pour moi est une belle conversation, pour d'autres est une dispute. J'aime tout dire et arriver à des accords qui seront bons pour tout le monde. Les échanges doivent être clairs. Quand j'ai quitté la démographie je l'ai fait à cause de ma famille et aussi à cause des équilibres. Deux de mes collèges ont perdu la vie à quarante ans, je pense qu'on ne doit pas travailler autant. Je suis végétarienne et j'aime la nature et soigner mon corps et mon âme. Je ne crois pas à une vie dédiée complètement aux livres, je suis désolée. Je ne suis pas une nonne ou une femme de lettres enfermée dans sa chambre avec ses livres pendant toute la journée. J'aime sortir et revenir, lire peindre et écrire, être avec d'autres humains et revenir m'isoler chez moi. Si les autres pensent qu'ils perdent leur temps avec moi ou s'ils n'ont pas le temps, je suis désolée, moi je continue mon travail sur terre. J'ai dû vivre quarante trois ans déjà pour construire mon chemin et prendre mes décisions tous les jours d'une certaine façon. Mes choix me coûtent des pertes et des douleurs, mais c'est ce que je crois et ce que la vie m'a montré. Je fais ce que je peux et je ne peux pas revenir à la façon de travailler sans mes équilibres. De toute façon on n'arrive pas à des meilleurs solutions en négligeant le corps et l'âme. Lire en conscience, là oui. Peindre et écrire de même, mais sans exagérer et en travaillant chaque aspect de la vie. L'être humain a plusieurs dimensions et il doit les travailler toutes. C'est ce que je crois et peut-être que je perds certains amis ou guides à cause de ma méthode de travail ou à cause de la vie, mais je garde leur beauté dans mon cœur et je continue.

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