Mûrir

Aujourd'hui je suis allée donner mes classes de poésie en français et de français l'après-midi. Je suis contente de montrer le chemin des lettres et du français à mes élèves. J'ai aussi fait toutes mes activités du jour. J'ai même eu la chance de manger en famille! Mon problème c'est que je n'ai pas eu le temps de lire et ça me fait du mal. Je vais un peu avant de m'endormir. Je suis curieuse, je veux savoir la suite de mes livres. J'aime les deux que je suis entrain de lire et je suis revenue sur deux livres de poésie. un de Bonifaz Nuño et l'autre sur la poésie barroque. Je revise à Pierre de Marbeuf, je suis surtout prise par un poème qui parle de la mer et de l'amour, des orages , du feu et de l'amer qu'ils partagent. Je suis vraiment passionnée comme la mer. Je n'y peux rien. Je me laisse aller et mes orages me dominent. Après, une quiétude impressionnante remplie mon cœur et je me sens satisfaite de devenir à chaque fois plus mûre pour savoir gérer mes feux intérieures. Je deviens une experte en moi et mes manifestations. Alors, je commence à me connaître à tel point que je suis capable de vivre plus à l'aise.  Ma vie se verse dans mon travail et ma famille prend sa place. Elle est avec moi, mais comme une partie moins centrale dans ma vie. Ils me manquent un peu car je les aiment, mes nos relations sont plus logiques, plus saines qu'avant. Je me détache de ma dépendance extrême en eux. Je peux être en moi avec plus d'intensité. J'ai une vie indépendante de plus en plus importante. Il y a une partie difficile de vivre ceci et la séparation est nécessaire, heureuse, mais en même temps un peu triste. je quitte mon berceau à 43 ans, c'est ridicule mais c'est ainsi. Et je le quitte car je dois chercher le lait maternel ailleurs. Mes démarches sont faites en retard, mais le temps est venu me réveiller pour les réclamer. La partie douloureuse est dure. Par exemple, demain c'est l'anniversaire de ma mère et je ne pourrai pas aller avec le reste de la famille pour la fêter. Je dois aller donner mes classes. Mes devoirs me séparent finalement de ma famille et c'est très bien. Je souffre mais c'est important et je suis heureuse en même temps. C'est la loi de la vie et c'était comme même déjà le moment de mûrir. Seulement ainsi, je pourrai enfin dédier ma vie à mes missions sur terre.