Aujourd'hui je suis allée donner ma classe de dessin et peinture et mes élèves étaient heureuses car je leur ai donné une petite table qu'elles vont peindre pour l'exposition qui aura lieu en décembre. Avant on a dessiné et on a étudié Cezanne. Je leur ai parlé de l'importance d'étudier et de dessiner car je ne crois pas dans une peinture sans formation. Je pense qu'elle manquerait de force. Le dessin et les études de l'histoire de l'art t'apprennent à mieux regarder pour pouvoir peindre et dessiner en richesse. Aussi je leur ai parlé de l'importance du dessin et de la peinture purs. Ces derniers temps on oublie cette importance et on se perd dans les explications. On doit laisser que la peinture et le dessin parlent par soi-mêmes. On écrit des livres sur des œuvres qui ne peuvent se soutenir d'elles mêmes, c'est faux. Je trouve que les œuvres doivent se soutenir toutes seules. Même quand je travaille peinture et poésie ensemble, je ne veux pas les expliquer, c'est plutôt les faire jouer ensemble. Le poème et la peinture doivent transmettre leur force sans explications. Après, on peut parler de leur richesse de leur magie mais pas pour remplir un manque d'expression. Après, je suis revenu chez moi et j'ai lu mon Borges et j'ai peins une aquarelle. Le texte qui m'a attrapé est celui qui parle du savoir du moi. Il parle des recherches de Dunne et il dit que Dunne parlait du moi infini car pour le connaître il nous faut un autre moi et ainsi de suite jusqu'à l'infini. C'est un moi qui se multiplie pour se connaître. J'aime cette idée. De l'autre côté, il y en a qui soutiennent que ce moi ne peut pas se connaître car on ne peut pas se dédoubler. Or moi je le fais tous les jours quand je médite mais aussi, quand je peins ou j'écoute de la musique classique. Mon moi, doit absolument se regarder constamment et dire ce qu'il a à dire. Je vie surtout pour me regarder. J'avance dans le savoir de mon monde et de mon moi. Je crois qu'une façon de voir mon processus serait de dire que peinture et poésie m'aident à mieux me regarder. Je suis tout à fait attirée par le savoir de mon moi intérieur. Peut-être que je souffre d'un égoïsme extrême ou plutôt c'est exactement le contraire car je veux me connaître pour me donner à l'humanité. Alors, tout dépend des intentions. C'est donc très important pour moi de travailler du côté de la lumière car même si on veut aider les autres c'est important de les guider en amour et sans un
intérêt personnel caché qui peut-être est inconscient. Que c'est difficile de faire le bien d'une façon
pure! Tout devient de plus en plus compliqué et c'est mieux de retourner au moi infini et essayer de faire le bien sans se poser autant de questions. J'ai aussi aimé les tableaux de Cezanne, son histoire. Ses tableaux sont le début de l'impressionnisme et du cubisme. Il voulait arriver aux musées et quand il a eu un vrai succès à la fin de sa vie, il n'était plus intéressé aux expositions, il préférait de peindre d'une façon isolée. C'est bizarre car on veut exposer et tout partager et quand le travaille s'améliore, on ne veut que rester chez soi et travailler plus. Je suppose qu'il y a des étapes pour tout dans la vie. Pas tout le monde veut avancer, la majorité restent à mi-chemin. Ils ne veulent pas évoluer et c'est mauvais mais évoluer est trop difficile et pas tout le monde le veut. Moi je le veux comme Cezanne et je veux multiplier mon moi comme dit Dunne pour le connaître à chaque fois plus. Sur le chemin, je perds des tas de choses et de personnes, mais mon être s'améliore et je suis convainque que j'aide l'humanité avec mes processus, même s'ils sont difficiles à vivre.
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