Nos questions
Aujourd'hui je suis allée à ma classe de Bible et le rabbin nous a parlé du Talmud. On interprétait ses passages et le rabbin nous expliquait ses discussions et sa logique, la façon impressionnante de pousser la réflexion et l'utilisation intense de la pensée. Évidemment il y avait plein de discussions en classe au sujets des femmes et d'autres discussions étiques. On était bouleversé. La fille à côté de moi s'ennuyait car elle n'est pas du tout d'accord avec les aspects un peu plus religieux de notre degré. Malgré tout, elle est très juive, du point de vu de la culture. Dans mon cas, je suis très spirituelle et je n'aime pas du tout la rigidité de notre judaïsme. Mais j'aime ces classes car j'aime la pensée logique du Talmud et ses argumentations éthiques, j'aime comment les rabbins font un intense travail de déduction pour arriver à leurs réponses et pouvoir prendre des décisions et agir en fonction d'elles dans chaque cas de la vie quotidienne. En plus elles m'éclairent dur les bases du judaïsme. De toute façon, c'est vrai que ces classes sont un peu lourdes et on veut déjà revenir vers notre professeur qui nous donne des classes avec une interprétation académique et plus moderne. En tout cas, il nous reste une seule classe avec ce rabbin et je trouve qu'elles sont un cadeau très spécial car comme femme, je n'ai pas où aller pour étudier tout ce savoir. C'est dommage! Ce savoir commence à peine à s'ouvrir aux femmes. Je réfléchis donc à ma place comme femme juive divorcée, peintre et poète, dans ma communauté. Elle n'est pas du tout évidente, mais malgré tout, j'arrive à survivre et on me laisse un petit recoin oublié pour pouvoir travailler en silence. Je ne peux pas faire du bruit et je dois agir pas à pas, tout en réfléchissant mes mouvements qui ont derrière une stratégie extrême pour m'aider travailler et survivre mon milieu. Je suis un peu dans une certaine inquisition cachée. Je mesure les pas de mes bourreaux qui sont en même temps des êtres amoureux. Il s'agit sur terre d'une dualité intense qu'il nous faut surmonter à chaque pas. J'ai mes guides ici et là, mais aussi, je suis très seule dans mes luttes quotidiennes et je n'ai personne à qui poser mes vraies questions existentielles. Rilke avait raison. On n'a personne comme poètes car nos questions troublent les autres. On ne peut que trouver nos réponses dedans ou dans un jeu avec nos miroirs. C'est un processus solitaire, mais très magique et désirable, aussi c'est notre chemin et on ne peut que le parcourir comme il vient à nous, d'une façon simple et honnête, solitaire et avec force et foi. De toute façon, pas à pas, une paix spéciale nous attend.
No hay comentarios:
Publicar un comentario