Grace Nehmad

jueves, 5 de noviembre de 2015

Je vie pour créer

N



Aujourd'hui je suis allée au club trop tôt pour pouvoir prendre ma classe de chant. Tout a été très bien mais je suis fatiguée maintenant tout en attendant ma professeur de chant, j'aimerais m'endormir un tout petit peu et j'espère que je pourrai faire toutes mes activités en paix malgré le sommeil qui m'attaque ici et là. De l'autre côté, j'aime commencer ma journée tôt, j'ai ainsi la chance de travailler mieux, de profiter mieux de ma journée de travail et d'éviter les embouteillages! Je suis très heureuse car je sens commencer à s'unir profondément peinture, chant et poésie. Je ne peux pas très bien l'expliquer mais je pénètre une nouvelle dimension quand je fais mes trois activités ensemble. C'est nouveau, bizarre et merveilleux! Un gros cadeau pour moi. Quelque chose de différent  commence à m'arriver, je m'élève et l'expérience de la création devient une autre, beaucoup plus intense. Pourquoi? Je ne peux plus savoir car je fais toutes sortes de travaux nouveaux en ce moment, toutes sortes de mélanges. Je médite et je prie avec intensité, je lis et j'étudie, je fais un travail important avec mes rêves et mes méditations. Comme une partie de ce travail je me réveille au milieu de la nuit pour prier et méditer. C'est certain que j'avance dans mon chant et mes respirations pour faire ma voix plus solide. Je commence à mieux sentir et comprendre mes rêves. Mais souvent le temps me manque pour travailler plus, pour résoudre mes doutes. Que j'ai de doutes! En même temps, chaque nouvelle page que je lis devient sublime. Ce qui est difficile à gérer c'est l'aspect toujours éphémère et incertain de l'existence. J'ai déjà perdu autant de belles relations que la vie a éloignée de moi, que j'ai peur de la suivante perte. Je sais qu'elle viendra ici et là et il faudra s'adapter. Je sais aussi qu'on s'adapte. Avant c'était plus effrayant, maintenant je sais que tout passera, le beau et le mauvais. J'avais mon professeur de poésie avec qui je prenais des cafés et un jour, il est tombé malade et on ne s'est plus jamais vu. Que c'est triste! Hier j'ai rêvé avec mon deuxième professeur de poésie, je l'ai aussi perdu parce qu'il n'a plus le temps de me voir, il est trop célèbre! C'est évident parce que sa poésie est merveilleuse. Mais c'est triste de ne plus le voir. Donc, je rêvais que j'allais le voir mais dans un studio différent que je ne connaissais guère. J'étais absolument heureuse de le revoir et de bavarder avec lui. Je n'ai pas aimé me réveiller de ce beau rêve, hélas!, même les rêves finissent. L'extase quand je vis une chose spéciale me fait sentir qu'elle sera éternelle et quand elle finit, c'est triste et dur à vivre. Quand j'étais plus jeune je croyais que les pertes arrivaient dans d'autres planètes et qu'ici, on avait déjà surmonté ces drames de l'existence. Pas du tout. Mes grands-parents sont morts très âgés et d'une mort naturelle. Rien de trop terrible m'est arrivée avant mon divorce où j'ai perdu une famille entière que j'aimais et je croyais qu'elle allait m'accompagner le reste de mes jours sur terre. Je n'aurais jamais cru le chemin de ma vie si on me l'avait raconté auparavant. Le temps passe vite et maintenant je sais que les visages que je vois un jour, c'est possible que ce soit la dernière fois que je les vois. C'est trop fort et trop dommage que la vie sur la planète soit organisée de cette façon. Que c'est bizarre d'à peine s'en apercevoir! Il n'y à rien à faire. Bon, peut-être une petite chose, essayer de profiter de chaque instant sur terre. Ainsi, avec mon beau travail et ses surprises récentes, je suis pleine et en paix pour le moment. J'espère pouvoir arriver à vivre en instants sans rien attendre de plus. Ce n'est pas évident car même si on sait que tout finira un jour ou l'autre, on triche et on fait semblant de ne rien savoir. Nous sommes des êtres de routines et nous avons besoin de faire des projets sans savoir si l'on vivra un jour de plus pour les accomplir. Ma solution à ce problème est d'essayer de vivre chaque jour pour créer en oubliant le reste. On verra.

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