Grace Nehmad

jueves, 19 de marzo de 2015

Je persiste



Aujourd'hui je comprends un peu plus mes chemins solitaires et je les accepte. Je travaille, quoi d'autre? J'essaye de partager de beaux moments ici et là avec les autres. Je me concentre dans chaque activité et j'illumine ainsi toute l'existence. Ma perception de l'existence change beaucoup. Tout va trop vite et ça m'est de plus en plus difficile de voir mes amis. J'ai perdu trop de belles relations avec mon divorce et récemment j'ai perdu une amie qui a eu des problèmes psychiatriques et notre relation s'est cassée et un ami qui a souffert une embolie et ne peut pas parler pour le moment. Je suis nerveuse et je ne veux plus rien perdre, hélas, je sais maintenant que la vie est ainsi. Je ne savais pas. Jusqu'à mon divorce, je n'ai souffert aucune perte importante. Quand mes grands-parents sont morts, ils étaient déjà éloignés de moi et ils sont morts de vieillesse. Ma famille énorme et stable demeurait presque parfaite. Mes tantes sont âgées et fortes avec de grandes familles chacune. Ce qui attaque la famille est la religiosité, l'extrémisme, mais plus ou moins, que de petits problèmes ici et là. L'existence se passe entre le travail et les fêtes. Seulement maintenant, je deviens consciente de cette vie terrestre et c'est dommage que je ne puisse la vivre comme dans ma jeunesse dans plusieurs sens. J'étais habituée à avoir un public important autour de moi, famille et amis m'accompagnaient dans mes expositions et présentations de mes livres. En ce moment, je ne fais que travailler et le public est parti ailleurs. L'internet domine ma vie professionnelle. Ma famille et amis se placent dans d'autres espaces de partage. Je me sens comme un cheval sauvage qui n'arrivera plus à s'apaiser. L'œuvre m'emporte, je la développe en silence. Je crois en ce que je fais et mes lecteurs et spectateurs silencieux sont là, je le sais. La force de l'œuvre et son message est là, mes méditations sont très importantes et je suis heureuse d'être choisie pour faire tout ceci, mais je me sens abandonnée. Je n'aime pas cette sensation de solitude qui ne me quitte pas. Mes besoins deviennent comme celles d'un bébé à mes quarante cinq ans! Je ne crois pas que ceci soit différent pour les autres mais ma sensibilité extrême me fait souffrir davantage. J'espère que mon travail intérieur m'aidera à surmonter ces sensations qui deviennent plus aiguës avec l'âge. Ça m'étonne car en fait, j'ai toujours désiré d'être plus âgée pour en savoir plus et être plus tranquille dedans. Mon but est spirituel et peut-être je dois arrêter de chercher d'évader mes manques et mes douleurs. Si je les accepte, ma sensation d'être en équilibre effacera mes illusions irréelles de pouvoir éxhapper à mon destin. J'ai la fausse idée de croire que si je cours plus vite j'échapperai mes réalités, les dualités irréparables de mon chemin sur terre. Je suis artiste et poète parce que le fond de mon être est ainsi, je n'y peux rien. Je danse, je chante, je médite, je peins et j'écris pour survivre, surtout pour survivre les dualités que je vis. C'est évident que je deviens de plus en plus différente et bon, je suis absolument heureuse dedans, je m'aime. Dehors, il fait gris, il fait froid et j'ai besoin de toutes sortes de protections pour me déplacer. L'avenir m'inquiète car je ne suis pas faite pour ce monde vite, superficiel et moderne. J'espère toujours trouver mes façons de me défendre et de lui faire face. J'espère avoir plus de foi dans ma partie spirituelle qui me protégera, car dans d'autres sens, les sens pratiques de la vie je suis beaucoup moins douée que les autres et je n'arrive pas à comprendre ce monde superficiel et égoïste. Je dois persister et avancer, c'est tout. 

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