Grace Nehmad

domingo, 15 de marzo de 2015

Devenir plus sage



Je suis allée au musée avec mes parents. Je suis heureuse, même en extase, car ça fait un mois que je ne suis pas capable d'aller. L'exposition était magnifique et je l'ai tout à fait aimé. Elle était de Cartier-Bresson, le photographe avec de fortes influences surréalistes. Il paraît qu'il appartenait au groupe des surréalistes mais il était trop jeune pour faire des questions ou opiner de quoi que ce soit. Il disait que la photographie attrape l'instant et que le dessin est une méditation. J'ai aimé ses œuvres urbaines où les scènes magiques sont attrapées par son œil d'observateur tenace. Il a tout photographié, la misère et la technologie, des villes et des personnages importants, des moments fugaces de l'existence, des réportages. Il a commencé par la peinture, a dédié sa vie à la photographie et a fini ses jours dans le dessin. Son œuvre me surprend et je suis encore dans l'extase d'avoir pu la voir aujourd'hui! L'après-midi, je suis allée voir la présentation d'un livre avec mon amie Eugenia et elle a été très intéressante. Il s'agissait d'un roman d'un juif ukrainien qui dit que son livre n'a pa pu être publié pendant quinze ans et qu'heureusement pour le texte ç´ était ainsi, car quand il l'a repris, il a publié un meilleur livre. Il a raison! Il faut attendre et repenser les textes avant de les publier mais en même temps, parfois si on ne travaille pas un texte, le temps s'envole et de belles publications sont niées à l'humanité. Mon professeur de peinture disait que même le pire des livres était un bon livre. J'aime tous les livres. Je n'ai jamais trouvé un mauvais livre dans ma vie. Mais c'est vrai qu'il y a une tension importante entre le besoin de publier un texte ou d'attendre pour donner notre meilleur texte aux autres. Mon énergie débordante me fait rentrer dans des étapes de partage intenses ou de parler sans arrêt de toutes sortes de sujets. Après, je me questionne et je ne trouve guère le fil de mes débordements. Je crois qu'aujourd'hui le sujet était l'exposition qui m'a bouleversé et m'a fait parler et manger de trop. Je dois donc m'apaiser et décider peu à peu les messages pour mon travail. Je dois tout observer, attraper les instants pour moi c'est à l'huile et méditer plus profondément à l'aquarelle. Je veux méditer mes livres pour publier et en général parler moins, car après ça me coûte cher en énergie et en des informations ne pas absorbées correctement par mes interlocuteurs. Heureusement, ces extases ne m'arrivent pas trop souvent, mais je dois devenir beaucoup plus sage.

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