Grace Nehmad

domingo, 25 de enero de 2015

Stabilité



Je suis allée au club et je trouve que c'était mieux que le samedi car la piscine était moins peuplée. Je ne savais pas que les samedis c'est le pire des jours de la semaine à cause des cris des enfants qui prennent des classes de natation. Hélas! , je suis un peu angoissée dès le matin car mon fils a décidé de me faire certaines confessions et j'espère qu'il sera protégé dans son chemin sur terre. Je lui donne mon avis et mes conseils mais je sais que je ne pourrai que le regarder de près, c'est sa vie. En plus, je suis trop différente du reste et ceci peut être compliqué pour lui. Mes angoisses de vie augmentent et descendent. Hier, la paix en moi. Aujourd'hui, tout me pose des problèmes à nouveau. Je me sens regardée par mes amies et je dois m'excuser ici et là car je dois faire mon travail. On me déteste à cause de ceci et je n'explique plus rien. J'ai essayé, ce n'est guère compris, c'est dommage. Il paraît que ce n'est que l'œuvre et moi. Je suis tout à fait européenne dans plusieurs sens et personne ne comprend mes façons d'organiser mes horaires, c'est dommage. Il paraît que tout est beau et après, on me juge. J'essaye de plus en plus de me concentrer dans mon travail et d'avancer peu à peu, mais les conditions extérieures me tracassent. Et parfois, il me semble que finalement on arrive à me comprendre, mais après, quelque chose arrive et c'est exactement le contraire. Je remercie l'éducation que m'a donné mon professeur de poésie, il m'a aidé comprendre que je suis ici pour faire mon travail et c'est tout. Je ne peux pas m'attacher aux autres car tout est passager. Mais j'ai mes êtres aimés et je voudrais que les pertes s'arrêtent. Je ne suis plus comme avant. Je deviens de plus en plus isolée car je fais mon travail sur terre et les autres ont en général beaucoup plus de temps que moi, ils me veulent dans leurs espaces libres, je ne peux pas. Ils détestent mes horaires et mes règles et finissent par me faire souffrir. Je n'y peux rien, je travaille. Je suis contente en travaillant, mais que je touche les rebords froids de la planète, je gèle ici-bas. Avant, j'essayais de comprendre ma nouvelle situation de vie après mon divorce, maintenant, j'essaye plutôt de ne rien penser et de faire mes activités en silence. Que c'est difficile! Je sais qu'on me regarde de côté et c'est méchant! Comment peut-il arriver que je sois tellement rejetée et avant, comme j'étais mariée, je pouvais faire ce que je voulais. Ma poésie autour de moi, n'a jamais été comprise, mais avant, du moins ma peinture était sérieusement appuyée. Maintenant que je ne veux plus exposer ça devient de plus en plus difficile pour les autres de me soutenir. En fait, la vie m'a laissé dépourvue dans plusieurs sens. J'essaye de n'embêter personne mais quoi que je fasse leur pose des problèmes parce que je travaille pour l'œuvre et personne ne comprend ce travail inutile dans cette société matérialiste. Hier j'ai dis, l'œuvre a toutes ses parties! Elle est complète! J'étais heureuse! Aujourd'hui, je me rends compte que personne ne va applaudir mes trouvailles et que pour ceux qui sont autour de moi ce n'ai rien. Je ne dois rien dire. Ils diraient comment arrive-t-elle à faire autant de choses! Elle est comme moi et pourtant, elle chante et elle écrit et elle peint et elle médite et elle sais sur des sujets que je ne connais guère. Et en plus, ça ne sert à rien en réalité parce qu'elle est divorcée et elle n'a pas vraiment de l'argent. Je sais qu'on dit ceci derrière mon dos. Pour moi c'est triste. Je ne me bats plus avec personne et je ne discute plus rien de ces sujets avec personne. Je remercie l'existence de me laisser travailler un jour de plus et c'est tout.  Mon œuvre se matérialise et c'est tout ce qui est important, je le sais. Mais j'espère qu'on puisse m'accepter et m'appuyer, ce n'est pas évident. Peut-être un jour j'arriverai en fin à me détacher du mépris des autres et je serai alors heureuse d'une façon stable et tranquille.

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