Grace Nehmad

miércoles, 8 de enero de 2014

Petits cadeaux de bonheur pour mes proches et pour tous à travers l'œuvre



Aujourd'hui je suis allée peindre chez ma mère et elle ne va pas très bien du ventre. Très souvent elle a mal au ventre. Je ne sais pas qu'est-ce qui l'inquiète pour être nerveuse et avoir une gastrite. Elle travaille à nouveau avec mon père et elle ne quitte pas l'université mais elle travaille moins à l'université. Donc, elle se sent un peu plus seule pour commencer cette année. Avant elle avait sa gastrite quand elle avait des problèmes avec ma grand-mère. Maintenant que ma grand-mère n'est plus là, sa sensation de solitude s'accroit, c'est dommage. Ceci m'inquiète car c'est évident qu'elle aimerait qu'on soit tout le temps avec elle et je suis déjà trop de temps avec elle, je ne pourrais pas être plus. Ma sœur en ce moment est aussi plus seule et peut-être qu'elle aimera être plus de temps avec ma mère. Peut-être à cause de mon âge, je me rends compte que la majorité des personnes sentent qu'elles ont trop de temps libre et ne savent pas quoi faire avec leur temps libre. C'est dommage. Évidemment que vivre l'inquiétude  autour de moi me rend triste. Là vraiment, je n'est plus de sujets en commun avec ceux qui m'entourent. Je les aime et c'est difficile pour moi. Le centre de ma vie est mis dans peinture et poésie et avant, je pouvais bavarder de mes rêves avec plusieurs personnes. Maintenant ce n'est plus possible car ils ne les comprennent plus. Avant j'exposais tout le temps et les autres aimaient cette idée. L'idée de peindre et d'écrire pour les pages d'internet où je collabore, pour mes blogs et mon facebook leur paraît étrange. Elle leur paraît peu matérielle. Moi je me sens parfaitement pleine ainsi et je crois à ce que je fais. Je crois surtout à tout ce qui arrive au niveau de l'énergie avec mon travail. Ça transcendance dépasse les limites matériels de l'existence, sa magie est infinie et les lecteurs et spectateurs concrets de l'œuvre sont une raison suffisante pour être tranquille. Si je veux aller plus loin, l'œuvre est importante pour moi et ceci me suffit car ainsi je peux élever mon fils en paix et lui transmettre mes valeurs. Si je vends l'œuvre c'est bien, c'est beau quand ceci arrive, mais ce n'est pas centrale. Et en plus, c'est compliqué car les autres deviendraient vraiment jaloux de moi. Je préfère mon travail silencieux et si je vends je n'aime plus rien dire, ce n'est plus possible. Ce qui est vraiment important, c'est de transmettre le message de conscience de l'œuvre. Or je ne peux rien dire car les autres se font des soucis, ils n'arrivent pas à saisir cette idée et ils se sentent mal à l'aise. J'essaye de parler de moins en moins de tout ceci. Même si je rêve de quelqu'un, c'est difficile de le transmettre. Je dois faire attention pour que le message leur rentre du côté droit, qu'ils se préoccupent en excès de tout! Que peux-je faire? Ce qui se passe dedans est beau et me projette très loin. Mon quotidien avec les autres m'inquiète un peu. Je sais que c'est normale car les exemples sont partout dans l'histoire pour la vie des peintres et poètes. Avant, j'avais mes classes et elles me faisaient possible une communication plus directe avec mes élèves à travers l'art et la littérature. Or c'est vrai que ce qui est important pour moi, c'est d'étudier et de faire mon travail. Je ne dois plus perdre mon temps avec des classes pour quelques uns si les meilleures classes se donnent à travers l'œuvre. Ce n'est pas du tout important de partager mon travail ou ce que je fais de façon directe. Donc, je partage un quotidien avec les autres. Avec certaines personnes je peux parler de peinture et poésie en générale et c'est beau. Comme avec Rodolfo et Jane qui ont été mes professeurs de français et de poésie. Avec mon cercle de poésie c'est mieux aussi car je peux partager la littérature. J'écoute souvent 'lettres à un jeune poèté´ de Rilke et il me parle encore directement au cœur. Je fais tout ce qu'il recommande. Je suis en moi, je ne presse pas ma sève, je n'inquiète plus personne avec mes soucis sur l'œuvre. Je ne tourne plus mon regard vers l'extérieur, c'est dedans que tout se questionne et s'explique. C'est ainsi que passent mes jours sur terre centrée dans mon travail et en essayant du mieux que je peux de vivre en paix et en amour avec les autres. Je vais essayer de donner les petits cadeaux de bonheur que les autres ont besoin sans perdre mon centre. Je ferai aussi ainsi avec ma mère et tout ira bien, je le sais.

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