Grace Nehmad

domingo, 12 de octubre de 2014

À travers le regard des autres



J'aime mes dimanches de musée. Aujourd'hui j'ai vu l'exposition de Octavio Paz à Bellas artes et je l'ai absolument aimé. Elle parle des intérêts de peinture de Paz, de ses relations avec Breton et Picasso et d'autres artistes, de la relation entre peinture et poésie et de l'influence de l'art dans l'œuvre de Paz. Tous les sujets m'appellent. J'habite et développe mon œuvre en eux. Je me sens profondément attirée par Picasso et par la poésie des surréalistes. En plus, l'œuvre exposée était magnifique! Paz nous parle aussi de l'érotisme dans peinture et poésie, sujet dont il a approfondi après son voyage en Inde. C'est vrai que toute énergie créative est érotique et pourtant sexuelle et la sexualité ne s'agit pas seulement des relations corporelles, elle est beaucoup plus forte que ça, elle domine mon œuvre. Dans ma peinture et poésie je vibre l'érotisme de ce qui se cache, du monde des rêves. Je suggère et c'est là que les autres imaginent leurs histoires. J'aime suivre les pas des poètes comme Paz et des artistes, ainsi je rêve que mon œuvre s'élève et joue avec l'œuvre de ceux qui m'attirent. Le matin j'ai eu la chance de lire et j'ai aimé avancer dans la peinture de Mondrian qui cherche les structures synthétiques des formes figuratives. Ainsi, je me suis sentie très attirée par un dessin de fleurs qui sont poussées vers leur géométrie. Je peux comprendre le regard de Mondrian à travers ce dessin. Chaque artiste transmet sa perspective du monde à travers son œuvre et nous permet de comprendre notre monde autrement. À travers le regard des autres on arrive à s'ouvrir et à bouger un peu les formes coincées de notre histoire. Je comprends maintenants que tous ces regards m'aident dans ma propre recherche, dans mon processus. Je suis capable alors de libérer ma créativité sans avoir peur. Dans peinture et poésie tout est permis et je continue mes recherches en paix. Je ne vais plus fermer mon œuvre, je veux la libérer et jouer comme Paz avec les relations entre peinture et poésie. Si quelqu'un veut ma peinture pour quoi que ce soit sans ma poésie ou ma poésie sans ma peinture je les laisserai faire ce qu'ils veulent. Le travail dedans, comme les structures de Mondrian est indépendant et a une totalité. En même temps, chaque partie peut-être utilisée d'une façon indépendante. C'est vrai que je souffre quand on coupe l'œuvre, mais je deviens plus forte pour libérer l'œuvre. Je sais que je dois l'aider mûrir et s'envoler. Ainsi, je peux faire une séparation entre elle et moi car elle ne m'appartient pas. Seulement en ce moment je peux la laisser s'envoler car avant je me défendais et protégeais sous ses ailes. Inconsciemment, je faisais tout ce que je pouvais pour ne pas la laisser s'envoler. C'est bizarre parce qu'il paraît que je faisais le contraire. Avant, j'exposais comme une folle, mais je cachais l'œuvre, maintenant, je m'enferme pour travailler, je n'expose presque pas, mais je me détache de l'œuvre et j'arrête de la contrôler. Elle fait son chemin indépendant sur terre et je la donne aux autres, même pour leurs propres projets de vie. Mon projet de vie se détache des histoires de ma peinture et poésie dès qu'elle est créé, car alors, elle ne m'appartient plus.

No hay comentarios:

Publicar un comentario