Grace Nehmad

domingo, 22 de septiembre de 2013

Sans autorité, j'avance et j'attends mes réponses

Aujourd'hui je suis allée à mon concert de musique classique et je suis différente, il me manquait. La vie est complexe et bizarre. Je m'habitue à un état de l'âme et si je sors de lui, je me sens perdue. Ces mois de vacances sans concerts m'ont été difficiles. Maintenant, je commence à guérir d'un manque spirituel. Je crois que la vie se soutient de filaments très éphémères. On doit être préparés pour tout, mais on ne l'est jamais. Alors, on essaye, c'est tout. Je ne comprends pas du tout ceux qui regardent la vie d'une façon matérialiste. Heureusement, je suis entourée d'êtres qui ont une certaine spiritualité ici et là. Ce que je n'aime pas c'est que mon professeur de poésie est loin de moi, mon médecin aussi, mes parents aussi. Je veux dire que tous sont là, mais leur autorité sur moi a disparu. Ils ne me guident plus d'une façon absolue. Mes parents me disent, tu es libre, fais ce que tu veux. Hélas! Je n'ai pas l'argent pour cette liberté dont ils parlent, donc c'est plutôt une étrange dualité celle qu'ils me proposent. Tous me laissent seule. Je ne peux pas leur demander plus. Ils m'ont donné leur temps et leur amour. Ils sont là, mais ils ont leurs raisons pour être plus éloignés. Or je suis vraiment habituée à leur autorité, à leurs voix. C'est dommage mais la vie est ainsi et je rentre de plus en plus dans mon travail. Mais des tas de moments pendant la journée j'aimerais les appeler et crier: ´au secours!, qu'est-ce que je dois faire dans cette vie terrestre?´ Tout le monde s'en va et me dit, ça y est femme mûre fais ce que tu veux donc et ne nous embêtes plus. Tout le monde est heureux et je n'arrive pas à comprendre cette vie terrestre. J'ai eu trop de figures à suivre et en ce moment, elles disparaissent toutes en même temps. La vie veut de moi que je travaille et je décide tout sans aucun appui. C'est difficile pour moi en particulier car je dois changer mon alimentation et quelques nuits je me sens vraiment mal et rien ne m'aide à surmonter le manque de sommeil, le mal au ventre. Je continue, je fais mes méditations et mon travail et j'essaye de résoudre mes doutes toute seule. Trop de chemins se ferment à mes pieds et je comprends très peu pourquoi ceci m'arrive. Quel genre d'épreuve je dois subir en ce moment? Je devient une autre. J'étais habituée à avoir un public constant autour de moi et maintenant, plus personne. C'est parfait, je travaille et je me tais, et si la douleur est là, je la surmonte en silence. Ce n'est plus la peine de parler d'elle. Le médecin est trop occupé et c'est le cas de tout le monde.  J'essaye de parler avec lui et c'est presque impossible. Je dois mûrir en tout sens et la chaleur et la tendresse qui m'ont soigné toute ma vie, ne sont plus là. J'essaye de me concentrer sur mon travail, mon professeur serait orgueilleux de moi, que du travail! L'internet fait de la magie et ma peinture et poésie arrivent aux autres sans passer à travers livres et expositions. Donc, je me concentre sur mon travail quotidien et je décide même si exposer en ce moment ou attendre. J'ai participé dans deux concours de poésie cette année, mais je ne crois pas vraiment en eux, ce serait génial de les gagner pour promouvoir l'œuvre. C'est vrai que pour les expositions deux fois je les ai arrangé sans connaître personne et mon livre en français aussi. Aussi la page d'internet de la communauté française au Mexique où je partage mes poèmes en français, francaisamex. Les miracles arrivent, donc il ne faut que se concentrer sur le travail. Mais parfois c'est difficile car voir matérialiser le travail aide le travail. Pendant des années exposer pour moi a été une façon de travailler. Maintenant, le quotidien domine tout et j'hésite. Je suppose que peu à peu ça va devenir plus clair. Le monde change trop vite avec la technologie et je suis confondue. Je me concentre avec foi sur le travail et j'attends mes réponses, elles viendront peu à peu, je le sais.

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