Grace Nehmad

miércoles, 4 de febrero de 2015

Clarté



Aujourd'hui je suis allée peindre chez ma mère et nous étions heureuses ensemble. Peut-être que je suis finalement sauvée! Je ne peux pas savoir mais il paraît que mon chemin sur terre s'éclaire. Un air nouveau me rajeunit. J'étais tellement abandonnée par l'existence! Bon, malgré tout, tout était bien, mais c'était très lourd pour moi. Des moments et des années absolument inquiétants, angoissants. J'ai tout fait pour me sauver. Je ne voyais pas la sortie de mon cauchemar. Comment ça s'est passé? Je suis revenue à l'université, j'étudie à nouveau, c'est moi! Mais pourquoi je ne pouvais pas revenir si c'est ce qui me manquait le plus? La vie d'adulte devient trop compliquée et le plus simple se complique sans une raison claire. On sait qu'on est bien quand on est là, pas avant. En plus, parfois on se croit guéri et ce n'est pas vrai. Que la vie est bizarre et complexe! Je ne sais pas si dans certaines étapes le désespoir que j'ai vécu habite tout le monde. Peut-être que quelques uns ne le vivent jamais et d'autres ne s'en sortent jamais. Le problème est que j'ai fait autant de choses que je ne peux pas déterminer laquelle m'a sauvé ou s'il s'agit de plusieurs ou de toutes les variables à la fois. Pour moi c'est comme survivre une guerre, bon, je crois que pas aussi mauvais que ça, mais par moments peut-être que oui. Il semblait que tout était normal, mais tout était hors place et rien ne m'apaisait. Chaque petite chose que je faisais m'aidait, hélas, je souffrais de trop. Peut-être qu'on souffre toute la vie mais il y a des extrêmes. L'université me donne une identité, les autres comprennent que la peintre et poète que je suis a besoin de ses livres et j'en ai marre d'exposer et de présenter mes livres. Je ne veux que faire mon travail en paix! L'existence m'ouvre ses fenêtres et je peux étudier. Il y avait un pas entre moi et l'université et je n'accédais guère. Je m'échappais du bruit pour étudier et faire mes activités, comme si je volais quelque chose, comme si je n'avais pas le droit. Qu'est-ce que tu feras aujourd'hui? on me demandait, travailler je répondais. Tu n'a rien à faire et tu ne veux pas venir voir un film avec nous, on me disait. Donc, je devais mentir et dire quoi que ce soit. C'est un peu encore ainsi, mais avec l'université dans ma vie, ça va mieux! C'est mon milieu, mais le monde en général n'est pas un endroit amicale pour quelqu'un comme moi. J'avance et j'apprends à résoudre mes difficultés. Je crois que peut-être je regagne mon centre surtout à cause de ma nouvelle façon de respirer pendant mon yoga. Je travaille ainsi sur les limites de mon corps. Il paraît qu'ils s'éclairent pour moi. Comme si auparavant il y avait une fracture importante entre mon corps et mon âme. Comme si je n'étais pas vraiment sur terre et je commence à peine à habiter mon corps. Dés que je commence à habiter mon corps de cette  nouvelle façon plus consciente, tout commence à marcher. Il paraît que même ma maison marche différemment, que c'est étrange et merveilleux! Les autres sont là, comme ils étaient auparavant, je suis une autre. Ils ne se rendent pas compte. Je me vis d'une façon complètement différente! C'est vrai que la pire partie de ma vie je l'ai vécu les derniers temps de mon mariage, mais je crois que mon cauchemar a commencé quand j'ai quitté le lycée. La perte du français et de la culture française m'a cassé. Maintenant, j'écris et je parle et je lis en français, je chante en français et je combine tout avec l'espagnol. Mes deux langues me caressent et me soutiennent. Comme je l'ai dit, ce n'est pas un seul facteur le responsable de ma nouvelle façon de me vivre, mais je crois qu'il y a quelques uns plus importants que d'autres. C'est vrai que la vie est toujours angoissante, mais il y a des différences importantes qui peuvent nous donner une existence plus ou moins digne dans tous les sens. Que ce serait beau que la vie de tous les humains sur terre soit placé dans des niveaux plus dignes dans tous les sens! Peut-être que ça va venir si nous apprenons à respirer. C'est simple, il paraît que c'est impossible. Le jour viendra!

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