Je trouve que la vie est vraiment difficile. Je deviens de plus en plus passionnée et j'ai du mal à mener mon énergie vers un bon escient. Mes règles de travail me dominent et quand une toute petite chose bouge, ça me fait absolument du mal. Par exemple, je veux chanter et peindre et mon fils veut du silence car il lit. J'essaye de respecter sa lecture, car je veux l'encourager et alors, je décide de m'adapter. Je me sens coupée dans mon expression, ce n'est plus la même chose de peindre à l'huile sans chanter. Je suis alors toute hors de mon centre et fâchée, mais pas avec mon fils. Ce n'est pas de sa faute, il essaye ainsi de me dire qu'il est là et que ses études sont importants. Donc, je fête qu'il étudie, mais je souffre de ne pas avoir pu chanter aussi fort que je ne le voulais, c'est fichu! Et c'est ça justement l'histoire que je lis en ce moment sur l'œuvre de Zola. Pour le peintre rien n'importe, seulement lui et son travail, il devient un être plutôt horrible par son besoin sans bornes de créer. Je me vois en lui. Je vis les difficultés de penser à quoi que ce soit d'autre. Mais je me fais tout un plan structuré pour me survivre. Ça devient difficile sans couple. Dans mon milieu on ne comprend rien de ce que je fais et sans couple on m'attaque trop souvent et un homme à côté de moi, me protégeais. Je ne dois jamais partager mes luttes intérieures que les autres ne pourront pas saisir. Donc, j'essaye de travailler en silence, de m'équilibrer et de ne pas devenir ce monstre dont parle Zola. J'ai une quantité d'énergie importante à gérer et j'essaye de le faire du mieux que je peux. Ce qui m'est vraiment difficile c'est que mon milieu exagère. Les enfants et les maris sont le centre de l'existence et on doit toujours jeter les besoins des femmes à la poubelle, c'est ridicule! On ne peut pas partager les espaces, c'est toujours les femmes qui doivent se cacher. C'est ce que j'ai fait aujourd'hui, mais j'essaye de trouver un chemin pour travailler le partage avec mon fils car je ne veux pas le faire aussi égoïste que ça. Je crois que mon travail est raisonnable et je n'embête personne. Je suis même peut-être trop consciente et je devrais pousser mon fils un peu plus vers le partage. Peu à peu et aussi, je vais essayer de mieux gérer mes adaptations. Je vois bien que ce n'est pas la fin du monde si un jour je ne peins pas quand je chante. Je peux chanter après pour une fois et penser des chemins de partage pour le futur. Mais ça me fait du mal et je crois que je dois devenir plus flexible sinon, je souffrirai beaucoup. Au Lycée on m' écrivait tout le temps dans mes carnets: élève sérieuse et je suis trop sérieuse. Parfois je dois savoir m'adapter sans perdre mon centre. Je crois que le manque de respect que je vis dans mon milieu me fait sentir que si je m'adapte en silence on finira par me faire disparaître et c'est cette peur celle qui me fait peu flexible. Quel peur fait le peintre du roman aussi inquiet et insatisfait avec son travail? À la fin, les artistes nous sommes plus passionnés mais les angoisses et la façon qu'ont les humains de se cacher dans leur boulots n'est pas nouvelle ni désirable. Comment trouver nos équilibres de partage? Nous devons arriver à travailler en paix et être capables de partager certains espaces, que c'est difficile! L'autre est là pour nous pousser vers nos équilibres et c'est ainsi que nous trouverons les accords qui manquent autant à l'humanité.
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