Grace Nehmad

jueves, 13 de noviembre de 2014

J'aimerais lire en silence



Je suis allée tôt le matin à une fête du fils de la fille d'un des meilleurs amis de mes parents. Avec ce groupe de couples d'amis de mes parents et leurs enfants j'ai partagé de nombreux voyages pendant des années, quand j'étais petite et pendant mon adolescence. C'était absolument génial! Maintenant, nous avons plus ou moins cinquante ans toutes les filles de ce groupe et c'était très spécial de pouvoir bavarder à nouveau pendant la fête et nous souvenir d'autant d'histoires que nous avons vécu ensemble! À chaque voyage on jouait que je me mariais avec un garçon du groupe. C'était bizarre car il ne me plaisait même pas et on ne s'embrassait jamais. Mais pourquoi tout le monde jouait et c'était toujours moi et lui ceux qui se mariaient? Je n'ai aucune idée, mais je me sentais très importante. J'ai grandi dans une ambiance heureuse et protégée. J'ai eu la chance d'être au centre de plusieurs groupes de différentes façons. Je suis très sociale et je ne sais pas comment est-ce qu'en même temps j'ai ce besoin énorme de m'isoler? Peut-être parce que je me fatigue d'être au centre de plusieurs histoires mais j'aime avoir eu la chance de vivre tout ça et de le revivre ici et là si c'est possible mais pas très souvent. En générale maintenant, je veux faire mes activités quotidiennes autour de peinture et poésie en paix. Je fais un voyage à Tepoz ici et là pour méditer auprès de l'énergie du Tepozteco et faire toutes mes activités de peinture et poésie. Je trouve qu'ainsi, j'arrive plus loin dans mes recherches. J'ai tellement besoin de me regarder dedans avec plus de force que j'aime beaucoup ces voyages. La montagne devient mon miroir, c'est elle et moi. Je lui bavarde en silence. Je travaille ainsi plusieurs sujets importants pour le développement de l'œuvre. Je viens de faire un de ces voyages et je me souviens souvent du chemin de pierres rouges qui entoure une petite pyramide énergétique de l'hotel. Je vois mes pieds en faisant ce chemin et c'est comme si mon âme faisait un long voyage qui l'aide mûrir en dix minutes. En m'isolant auprès de cette montagne, en méditant toute la journée, je m'élève et je suis capable de me voir dedans plus directement. Après, je reviens chez moi, et j'ai de savoirs importants dans ma poche pour les développer, c'est magique! Je ne sais pas très bien ce qui m'arrive, mais quand je suis dans la nature, je reviens vers un moi plus profond. Parfois, quand je reviens chez moi c'est horrible et les masques reviennent. Mais quand j'ai la chance de m'en aller à nouveau, je reprends mon vrai être là où je l'avais laissé et j'espère que peu à peu, je serai capable de me débarrasser de toutes mes masques. J'aime écrire beaucoup quand je suis là. Je me trouve plus libre, plus à l'aise. En ce moment, mon Tepozteco me manque, que je suis chez moi là! Il s'agit d'un chez moi plus souple. Mon silence m'aide car je ne parle avec personne, ça fait du bien. En plus, c'est vite fait et je reviens surtout vers mon fils pour appuyer son développement. Malgré la fête du matin, je pleure dedans dès le matin car je n'aime pas ma solitude et la tendresse de ces cercles amoureux de mon enfance et de ma jeunesse me manque. Je me fâche avec mes parents pour ne pas avoir poussé mon développement du côté des études. Il s'en fichaient de mes habilités. C'était seulement important de s'éduquer un peu pour se marier, c'est tout. Maintenant, je peux faire ce que je veux comme divorcée, ils m'appuient mais avec des règles précises. J'ai toujours un peu la sensation surtout de lire en cachette. C'est vrai qu'ils m'appuient en ce qu'ils comprennent et peuvent m'appuyer, mais il y a toujours une distance qui ne veut ou ne peut vraiment rien savoir de ce moi intérieur, de ce vrai moi qui doit se cacher pour survivre son milieu peu éduqué ou studieux. Rodolfo, mon premier professeur de poésie, me dit qu'il a tout lu. Je commence à peine à me rattraper car dans mon milieu ce n'était pas du tout possible de le faire, comment est-ce que ma mère a pu le faire? Je suis capable de noter les erreurs des livres et les manques dans le savoir de l'humanité. Je veux lire plus et plus sur mes sujets de développement. En cachette bien sûr car autrement, même avec tout ce que je souffre dans mon milieu avec mes caractéristiques, comme femme peintre et poète divorcée, on pourrait m'éloigner de mes livres et du savoir. Peut-être que là maintenant qu'on me voit aussi seule et perdue dans mon existence, j'ai enfin le droit de faire mon travail sur terre. En tout cas, je dois continuer en silence et revenir ici et là vers mon Tepozteco pour lui demander sur les sentiers qui me permettrons d'arriver à mon vrai moi et de révéler sa lumière au monde sans peur d'être punie pour savoir.

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