Grace Nehmad

lunes, 1 de diciembre de 2014

Mon œuvre révolutionnaire


Je commence la semaine très heureuse parce que, j'ai trouvé deux groupes de femmes avec qui partager mes intérêts. Bon, une partie de mes intérêts. Un groupe est d'opéra et l'autre, d'actualité et de bible. Pour mon travail en peinture et poésie, je n'ai plus besoin de personne. Donc, je suis bien équilibrée maintenant et je sais que ces deux groupes me soutiendront d'une façon très spéciale. C'est important car mon travail est plutôt solitaire et je n'ai aucun besoin d'aller en boîte par exemple, pour me faire accompagner. J'en ai eu assez de ces histoires en vingt ans de mariage. J'aime étudier et discuter autour des sujets qu'on étudie, autrement, je n'ai plus de quoi parler avec les autres et ils finissent par m'attaquer car je suis trop différente d'eux. J'ai trois ou quatre amitiés importantes dans ma vie qui heureusement sont encore là pour moi. Avec mon divorce, d'autres séparations horribles me sont arrivées. Je pense que je suis devenue une autre et je n'avais plus rien en commun avec ces amitiés que j'ai perdues. Ça m'a été trop douloureux de vivre, mais là maintenant, je trouve des gens comme moi. Ce qui est un peu bizarre, c'est qu'elles ont quinze ans de plus que moi mais cela ne m'inquiète guère. Peut-être que les femmes de mon âge veulent leurs vies pour chercher un mari ou pour vivre en famille. Je me place dans un endroit trop éloigné de ces intérêts. Moi je suis sur terre pour élever mon fils, et surtout pour développer peinture et poésie et mes méditations. Mon chant je le considère comme une partie de mes méditations et mon temps social je veux le vivre ou en famille ou dans des groupes d'études comme ces deux groupes. Ma solitude devient ainsi plus douce. Bon, elle est toujours là car c'est une condition humaine, mais je trouve des façons intelligentes de lui faire face quand elle m'attaque. C'est vrai que le froid ne m'aide jamais à supporter ma solitude. Même sur ce point, je commence à mieux me connaître et je suis capable de mettre dessus trois couvertures pour travailler chez moi en paix. Autrement, je meurs de froid et malgré tout, le froid me fatigue. Je souffre l'hiver. Mon ex mari et mon fils n'ont jamais froid. J'aimerais avoir leur chaleur intérieure. Peut-être que mon corps changera un jour. Cependant, je déteste le froid. Le matin j'ai continué mes lectures et j'étais heureuse d'avancer dans tous mes livres. 'L'œuvre' de Zola continue de m' impressionner fortement en plusieurs sens. Je me vois dans le peintre Claude et je ne peux que le suivre en tremblant. D'abord c'était son obsession pour créer qui devenait même inhumaine et Zola a représenté cette obsession de peindre même son fils mort avant de l'enterrer. L'histoire me fait mal car évidemment, mon besoin de créer peut tomber dans ces endroits inhumains et j'ai toujours eu peur de l'excès de mes passions. Après, aussi, quand Claude envoie ce tableau au salon et tout le monde s'en fout, il souffre, personne ne le comprend, je souffre souvent ainsi. En plus, à la première exposition que Claude a vécu avec un autre tableau, on se moquait de lui, même ça, c'était mieux, car maintenant on l'ignorait. Son ami écrivain lui dit qu'il doit être heureux car il a révolutionné la peinture et le salon. Lui par contre, il pense qu'il n'a rien accompli et qu'il a donné sa vie pour rien. Je me vois aussi là car je sais que je suis révolutionnaire et que ma peinture et ma poésie ont un message important pour l'humanité mais en général, les autres attendent de mon œuvre qu'elle me rende millionnaire pour l'accepter comme révolutionnaire. Vis à vis du mépris des autres, ma solution est celle de travailler en silence et attendre la volonté de l'œuvre, la suivre, car c'est elle qui sait tout. Moi je suis tout simplement sa représentante et on m'attaque de trop pour l'être. Donc, j'essaye de me trouver des espaces peu compromettants pour l'œuvre et pour moi. Ainsi, l'œuvre brillera avec plus de force à chaque pas, je le sais, et je pourrai mieux subir mon existence comme peintre et poète qui ne veut pas de bruits exagérés dans sa vie, plutôt qu'être capable de travailler en paix. 

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