Commencer la semaine ne m'a pas été facile. J'avais trop dans ma tête. J'étais vraiment désespérée, en pleine détresse car je ne supporte pas les peines des humains et des animaux sur cette planète! Le film que j'ai vu hier du photographe Salgado m'a terriblement frappé. Je me trouve impuissante face aux violences du monde et en même temps je ne supporte pas le manque de moral et d'éducation des autres, c'est mauvais. Je ne dois juger personne et je reviens ainsi vers mon travail. Peinture et poésie et mes méditations et chacune de mes activités. Pour le reste, je dois me taire et devenir plus humble, subir mes épreuves en silence. Je ne dois non plus perdre tout espoir, au contraire, je dois méditer avec plus de force pour toutes ces âmes en peine qui me cassent dedans. Je dois chanter plus beau et plus fort, je dois peindre et écrire soigneusement, c'est tout! En plus, je ne voulais pas perdre mon temps à la banque, mais je devais y aller. À la fin, c'était vite fait et je suis allée vers mon café pour lire et dessiner. L'après-midi m'a reçu plus tranquille, plus concentrée. Parfois je me perds dans des abîmes de détresse. J'exposais et je présentais mes livres partout, maintenant, plus rien de ça! Ça me manque autant! J'ai une énorme blessure qui n'arrête pas de saigner. La vie a changé mon avenir et elle m'a enfermée pour que je travaille en silence. Je sais que c'est mon chemin, mais je suis seule et mes valeurs deviennent trop élevées. J'ai des problèmes pour me vivre dans tous les espaces et avec les êtres que j'aime. Je dois me taire et partager ce qui est dehors d'une façon plus légère. Je veux de l'ordre, de l'élévation et l'éducation pour tous! Je serai un exemple silencieux. Je serai quelqu'un qui aidera en silence. Je ne veux pas que les autres m'applaudissent ou me reconnaissent. J'aimerais tout simplement vivre pour faire mon travail en silence et les aider aussi en silence. J'aimerais que l'œuvre se partage et j'ai peur pour elle, j'ai peur d'arriver dans une étape plus âgée et me rendre compte que je n'ai pas fait tout ce que je devais faire pour la partager. Mais quand j'essaye de le faire, je ne trouve que des masques qui veulent profiter de moi et je suis fatiguée de tout ce bruit qui ne mène nulle part. J'aimais partager l'œuvre dans les espaces culturels et les petits musées du pays, pour les gens simples. Je n'ai plus ni les ressources, ni les contacts pour le faire. Pour moi maintenant, c'est le travail silencieux et bon, du moins l'internet existe et je partage l'œuvre ainsi. Mais c'était très beau de voir l'œuvre exposée et de la commenter avec les spectateurs et lecteurs. C'est le passé! À quoi bon d'essayer d'en revenir tout le temps si c'est évident que ces histoires sont finies. Que c'est triste! Mais j'aime mes études et tout ce que je fais, donc, je ne dois pas me plaindre. Je veux arrêter d'essayer de revenir sur le passé et travailler, c'est tout. Je réfléchis tout le temps sur des possibilités pour exposer. Je dois arrêter tout cela. Je dois plutôt être heureuse que la vie me choisisse pour pouvoir travailler et étudier en paix. Peut-être que je veux qu'on reconnaisse l'importance de l'œuvre ou qu'on me traite d'une façon digne, même si je n'ai rien sur moi pour offrir au niveau de l'argent. Mais après avoir regardé le film d'hier, je n'ai plus peur des autres et de leurs abus envers moi, c'est quoi que ce soit et c'est vite passé. Par contre, les holocaustes du film d'hier durent des éternités et leur manque de dignité est épouvantable. Je vais avoir patience avec tout le monde et être en paix pour mieux travailler, tout en oubliant les façons physiques de partager l'œuvre pour le moment. Si quelque chose m'arrive dans ce sens, je suis ici.
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